Mon récit du Challenge Roth 2007 débutait déjà par un long préambule pour résumer les trois précédentes années sans triathlon ironman. A l’époque, j’étais confiant et persuadé qu’une telle période d’abstinence n’allait pas se reproduire de sitôt. Du coup, dans la conclusion, je donnais déjà rendez-vous au 13 juillet 2008 pour l’édition suivante. Si j’avais su…
Bref, je ne pensais pas devoir écrire un nouveau texte pour résumer des années de blessures et de tentatives avortées mais je vais à nouveau m’y coller parce que cette période fait aussi partie de mon « voyage » vers le Challenge Roth 2013 et j’espère bien en tirer quelques leçons ou un peu de réconfort au cas où je ne pourrais pas reprendre le départ de cette épreuve magique avant 2022…
A vous de voir si vous voulez vous taper cette lecture ! NDLR: parisien ou auvergnat, notez bien cet avertissement pour ne pas gâcher inutilement votre précieux capital de disponibilité intellectuelle :-p
2007
Dans l’euphorie post-ironman, j’envisage pendant quelques semaines de remettre le couvert et de prendre à nouveau le départ de l’ironman d’Almere qui se dispute près d’Amsterdam début septembre. Mon tendon rotulien droit n’est pas d’accord et me le fait comprendre assez vite.
Du coup, j’abandonne cette idée pour la remplacer par un projet ambitieux : changer ma technique de course à pied pour me débarrasser définitivement de mes soucis avec ce tendon rotulien récalcitrant. Au printemps, j’avais déjà fait une tentative pour adopter la Pose Method of Running de Nicholas Romanov mais, stressé par l’échéance de Roth, j’avais abandonné au bout de deux mois et renvoyé ce beau projet aux calendes russes (vi, je sais, mais Romanov vient de l’est…). Là, je vais m’accorder un petit semestre d’apprentissage et, qui sait, peut être que je pourrais courir un marathon avec ma nouvelle technique en fin d’année (c’est çà, cause toujours !).
En aout, dans mon coin, sur la piste d’Annecy-le-Vieux, j’enchaîne donc des éducatifs bizarres pieds nus sous les regards amusés des autres coureurs. C’est chiant et çà me prend la tête car je me pose beaucoup de questions sans bénéficier d’un regard extérieur pour corriger mes erreurs. Et mon pied droit commence à me faire mal…
Septembre, je suis obligé de lever le pied (sic) et d’espacer les séances. Le pied me fait de plus en plus mal, d’abord uniquement en courant puis même en marchant. Alors, je me décide enfin à aller consulter et le résultat de la scintigraphie osseuse est sans appel : première fracture de fatigue de ma vie => 2 mois de coupure totale.
Tentative de reprise fin novembre mais fin d’année perturbée (beaucoup de gamberge à la moindre douleur). Malgré çà, je réserve un aller-retour aux Canaries pour l’Ironman de Lanzarote du mois de mai 2008.
=> bilan année 2007
Natation : 96h
Vélo: 230h
Course: 87h (dont Pose drills)
Gainage: 18h
Total: 431h
2008
Janvier, la reprise est difficile avec toujours beaucoup de gamberge mais il me semble que je passe un cap grâce à une « Pose Clinic » organisée à Genève avec Nicholas Romanov himself. çà fait du bien d’avoir enfin un retour sur ma technique et de savoir quels exercices je dois privilégier personnellement pour progresser.
Février, Mars, je reste assidu mais ne progresse pas vite. Petite inflammation au périoste gauche et cervicales très douloureuses.
Avril, déchirure musculaire au mollet droit => coupure forcée. C’est fini pour l’Ironman de Lanzarote mais je fais quand même le voyage en mai pour découvrir l’île fabuleuse aux paysages lunaires et au vent fou.
Tentative de reprise au retour mais le mollet me fait encore mal et, le 1er juin, je jette l’éponge pour Roth. çà me déprime et j’arrête complètement le sport jusqu’à l’automne (Greg et Wanda, si vous me lisez, merci de m’avoir supporté pendant cette période).
En fin d’année, reprise de la course à pied perturbée par une aponévrosite plantaire au pied droit puis une bursite sous le talon et, à Noël, je m’offre (sic) une petite élongation au mollet droit. J’en ai marre, tellement marre. Je ne vois pas le bout du tunnel et, même si je continue à nager encore un peu, je commence à me dire que le triathlon, c’est fini pour moi.
=> bilan année 2008: ??? (carnet d’entraînement abandonné entre juin et octobre)
2009
Janvier, Février, reprise dans les trois sports mais l’aponévrosite et la bursite me pourrissent toujours la vie alors, de guerre lasse, fin février, je décide de faire un break et abandonne l’entraînement croisé pour quelques mois (plus de natation, ni de course à pied). Je ne verrai pas Roth en 2009.
Pour me remotiver, je prépare un retour sur la Marmotte, dix ans après ma dernière participation. Les retrouvailles avec les cyclosportives sont douloureuses mais j’insiste et passe finalement un bel été en enchaînant pas mal d’épreuves alpestres. Du coup, je décide de refaire un été de cyclosportives en 2010 (je préfère prendre cette décision « positive » au lieu de subir à nouveau une préparation ironman avortée).
A l’automne, sans pression, je me remets à la course à pied et, rapidement, je recommence à avoir mal au mollet droit. Si j’insiste, je sens que c’est parti pour une nouvelle déchirure musculaire. Grâce à la Pose Method, j’ai réglé mes problèmes d’inflammations au tendon rotulien mais, à cause de la Pose Method ou plutôt à cause de mon manque de maîtrise de la Pose Method, j’ai découvert de nouvelles plaies du coureur : fracture de fatigue, claquage, aponévrosite, bursite. Bref, cette tentative d’apprentissage m’a pourri deux années de course à pied et elle se solde par un échec. J’abandonne.
J’abandonne, OK. Mais je cours comment maintenant ??… Parce que, maintenant, je ne sais plus à courir en heel-striking !
Alors, j’oublie tout : je laisse tomber tous les éducatifs, j’arrête de me focaliser sur la pose du pied au sol et je ne garde en tête que trois consignes : poser le pied le plus à la verticale possible de mon centre de gravité (jamais loin devant), garder toujours les genoux pliés (ne jamais tendre les jambes) et me servir de mes ischios pour décoller les pieds du sol le plus rapidement possible et avancer grâce à la gravité (ne pas me servir de mes quadris pour avancer en luttant contre la gravité). Et, miracle, c’est enfin le déclic ! :-)
Du coup, je me remets à rêver d’un marathon en « natural running » et m’inscris à celui de Rome pour mars 2010 :-)
=> bilan année 2009
Natation : 29h
Vélo: 373h
Course: 45h
Gainage: 45h
Total: 492h
2010
Mois d’hiver perturbés par de petites douleurs au pied droit et une périostite à gauche mais, grâce à deux ou trois séances de magnétisme chez Mme Rameaux, çà tient jusqu’à Rome (je prends quand même cher sur cette épreuve…).
Ensuite, nouvel été de cyclosportives, été sympa mais écourté car je me crâme début juillet en enchaînant des épreuves longues et dures trop rapidement.
Fin d’année OK en courant quelques 10km sans blessure ni douleurs… mais sans vitesse non plus.
=> bilan année 2010
Natation : 0h
Vélo: 273h
Course: 140h
Gainage: 70h
Total: 483h
2011
Je me suis mis en tête de recourir un marathon en moins de 3h et… le Challenge Roth. Tout se passe bien pendant trois mois (marathon de Marrakech et semis Roma-Ostia et de Bratislava) et je suis confiant pour le marathon de Düsseldorf début mai. Malheureusement, au retour d’une séance de VMA courte début avril, nouvelle déchirure musculaire au mollet droit. Petite déprime.
En mai, j’essaie de reprendre doucement la course à pied mais le mollet me fait encore un peu mal alors, pour la énième fois, je laisse tomber Roth.
Je me rabats sur un nouvel été de cyclosportives. Je me fais plaisir sur quelques épreuves mais je commence à en avoir assez. C’est dangereux, pas très équitable sportivement et l’ambiance des triathlons me manque. Je supporte de moins en moins l’esprit des épreuves cyclistes: sur un marathon ou un triathlon, la performance se mesure au chrono individuel alors que, sur une course de vélo, la performance se mesure au classement. Du coup, au lieu de courir avec d’autres participants, on court contre d’autres concurrents.
A la rentrée, je reprends trop brusquement la course à pied (notamment sur quelques séances en Vibram Five Fingers) avec l’idée de courir le marathon de Turin en novembre. La punition est immédiate: deuxième fracture de fatigue au pied droit. Décidément, je suis un idiot :-(
Je suis un idiot mais je persiste à espérer refaire un ironman en 2012 alors je retrouve le chemin de la piscine en novembre. Roth 2012 est déjà complet depuis bien longtemps mais je me refixe un objectif en m’inscrivant pour l’ExtremeMan de Salou de début juin et, tant qu’à faire, pour le Challenge Vichy de fin aout (un idiot je vous dis…). Je ne courrai ni l’un ni l’autre.
=> bilan année 2011
Natation : 19h
Vélo: 316h
Course: 70h
Gainage: 68h
Total: 473h
2012
OK en janvier et février avec des séances dans les trois sports mais tout se dérègle en mars quand je commence à avoir mal à l’articulation du gros orteil du pied gauche (elle est énorme!). Je consulte mon médecin du sport et un kiné et leur diagnostic est sans appel: c’est un hallux valgus et je dois totalement arrêter la course à pied pour le premier, me limiter à des épreuves courtes sur terrain souple pour le second. Bref, adieu le marathon, adieu l’ironman…
J’ai du mal à encaisser la nouvelle alors j’essaie de tirer un trait en ouvrant ce blog, histoire de dresser un bilan en forme d’inventaire final, histoire aussi de me trouver d’autres motivations (cf la page de présentation du blog).
Heureusement, les beaux jours de mars 2012 me permettent de me changer les idées en remontant sur le vélo et en me tapant déjà plein de sorties (trop) longues pour essayer de me consoler avec quelques cyclosportives.
Je me calme en avril quand la météo se dégrade mais, en mai, quand je reprends, le mal est fait: tendinite au bicep fémoral droit (en clair: derrière le genou) très handicapante et douloureuse à froid. Abandon du vélo.
Déprime et été de merde en perspective. Les randonnées, même sur les magnifiques crêtes des Aravis, ne me fournissent pas ma dose d’endorphine. Alors, par défi, je brave la prescription du toubib et me remets à faire quelques footings sur gazon en juillet. Et je m’inscris pour le Challenge Roth 2013.
Avec mes nouvelles armes (comprendre les Saucony Kinvara avec un bon amorti mais seulement 4mm de drop (si seulement ce genre de runnings avait existé en 2007 quand je me suis mis en tête de changer ma foulée, j’aurais peut être évité bien des douleurs…)), çà passe et l’articulation de mon gros orteil gauche me laisse tranquille. Du coup, je m’enhardis, retrouve le chemin de la piste d’athlé d’Annecy-le-Vieux et me mets en tête de courir plein de 10km à l’automne.
La fin d’année sera sympa mais je ne nage et ne pédale toujours pas.
=> bilan année 2012
Natation : 37h
Vélo: 148h
Course: 111h
Gainage: 92h
Total: 388h
2013 (jusqu’au 13 juillet)
Pas la peine de refaire un long discours pour évoquer ma préparation 2013. Les comptes-rendus ont été publiés semaine après semaine et le bilan a été tiré ICI, ICI et ICI.
Néanmoins un mot pour remercier sincèrement François BABAZ, l’ostéo d’Annecy qui m’a permis d’aller au bout de la préparation en me remettant d’équerre à plusieurs reprises pour régler mes soucis de tendon bicipital fémoral et de contractures. Un magicien.
=> bilan année 2013 (jusqu’au 13 juillet)
Natation : 20h
Vélo: 161h
Course: 97h
Gainage: 45h
Total: 323h
Cliquez ICI pour le compte-rendu du weekend du 14 juillet
« Ah là là, comment tenir son public en haleine! » / OK Greg mais le texte est déjà trop long ;-)