Pour célébrer un petit anniversaire, je prévoyais en début d’année de m’aligner au départ de l’Embrunman le 15 aout 2019, 20 ans jour pour jour après ma première participation. Mais, va savoir pourquoi, un soir d’hiver et d’ennui, j’ai participé à un jeu organisé par TRIMAG Magazine sur Facebook et ils m’ont offert un slot pour l’Ironman Vichy du 25 aout (merci à eux !).
Pendant plusieurs semaines, j’ai essayé de négocier avec Ironman France un report de ce dossard gratuit pour l’édition 2020 de l’épreuve vichyssoise mais ils n’ont pas voulu. Alors, le 31 juillet, j’ai laissé passer avec une pointe d’amertume (ou de soulagement ? ;)) la date limite d’inscription pour l’Embrunman. N’ayant pas encore les épaules assez larges pour tenter le doublé (sans parler de mes lombaires douloureuses depuis plusieurs semaines), ce n’aurait vraiment pas été raisonnable de tenter le diable.
Du coup, un illustre triathlète annécien (Fred si tu me lis…) m’a gentiment chambré sur mon manque d’intégrité avec ce choix d’une épreuve labellisée (un « Ironman Mac Do » comme je les appelle) au lieu d’une des belles organisations encore indépendantes que je défends dès que je peux (et t’as eu bien raison de le faire Fred, je ne t’aurais pas loupé moi non plus). Comme quoi, il en faut peu pour corrompre le DaJo : juste le prix d’un dossard sur la route de son 50@50 (ben oui ma pov’ Lucette, faut bien le financer ce petit défi à la con…). Bref.
Vendredi 23 aout, arrivée à Vichy en milieu d’après-midi après un trajet tranquille via Mâcon et la RCEA. Il fait chaud, même très chaud sous les tentes de l’expo alors, après un rapide retrait des dossards, je ne m’attarde pas trop.
Samedi, il fait chaud alors Guy et Damien, mes colocataires au Airbnb de Sylvie à Cusset (bon plan), repartent faire un tour sur le site de l’Ironman sans moi. Je préfère me reposer au frais et amener mon vieux Quintana Roo au parc à vélo après 18h.
Soirée tranquille au Airbnb (enfin extérieurement tranquille mais intérieurement stressée) et dernier repas commun sympa. Nuit perturbée (comme d’hab) mais, en cumulant mes mini-assoupissements, j’ai sans doute dormi près de 3h (pas pire).
Dimanche, réveil vers 4h. Petit déjeuner habituel de matin d’ironman, quelques étirements du dos et, à 5h15, je pars rejoindre le site de l’épreuve. Il fait encore nuit mais la température de l’air est très douce. La journée s’annonce… chaude, très chaude mais l’eau n’est qu’à 22°C. Nickel pour bibi !
6h30, début du rolling-start : 6 athlètes toutes les 10 secondes.
6h40, à mon tour de me jeter à l’eau : en toute honnêteté, vu mon niveau natation, j’aurais sans doute dû partir quelques minutes plus tard mais, ne voulant pas devoir ensuite doubler trop de monde à vélo, j’ai un peu anticipé (méchant garçon va !).
Natation : décidément, à Vichy, je suis lent, encore plus lent qu’ailleurs…
36 athlètes à la minute, c’est top. Première expérience de rolling-start pour bibi et c’est vraiment chouette et confortable.
Pourtant, je bataille contre un léger clapot dans le premier kilomètre et n’insiste pas pour nager en trois temps alors que j’avais enfin réussi à adopter cette fréquence de respiration lors de mes dernières sorties en lac (un peu déçu sur ce coup).
Plus de 30’ au passage de la bouée des 1500m. Vraiment pas terrible. Pourtant, je suis bien calé sur la ligne d’eau et ne dérive pas.
Pas de sortie à l’australienne cette année mais, au demi-tour à mi-parcours, je prends quand même le temps de faire un petit coucou à Jorris, notre dévoué arbitre Hydros sur l’épreuve. Il a toujours le sourire et c’est sympa.
Le retour se passe sans soucis et sans forcer (ce serait malheureux à cette vitesse). Je me fais plaisir et c’est suffisamment rare en natation pour le signaler.
=> 1h15’36 pour les 3800m de natation de l’Ironman Vichy.
Première transition
Sans objectif clair sur le chrono final du jour, je ne me speede vraiment pas. En plus, le long parc à vélos est très cheap (sans tapis et dégueulasse) et il faut le remonter en courant avec les chaussures vélo aux pieds sous peine de les chausser à la sortie avec 3 kg de terre poussiéreuse collée à chaque pied => 5’24 (dans la lignée de mes transitions de tortue en 2019).
Vélo : alors là, ça change !
La grosse nouveauté en 2019 sur l’Ironman Vichy, c’est le parcours vélo. Fini le plat vers le Puy de Dôme, désormais c’est vers la montagne bourbonnaise que ça se passe sur trois tours. Résultat : un tracé bien plus sympa, joli, varié, vallonné (à peine moins de 2000 m de dénivelé positif ) mais, du coup, moins rapide.
D’autant que, si la qualité de la chaussée est assez bonne dans les sections plutôt montantes, ce n’est pas du tout le cas quand le profil est plus roulant : tôle ondulée granuleuse dans le long faux-plat descendant de la vallée du Sichon et petite route étroite, sinueuse et assez pourrie (ressuage et nids de poules) dans la descente entre Le Mayet de Montagne et Arrondes.
Deuxième point positif de ce nouveau parcours vélo de l’Ironman Vichy à mettre au crédit de l’organisation : la fermeture des routes à la circulation automobile. Alors là, c’est royal.
Enfin, troisième point positif à mettre lui aussi au crédit de l’organisation : l’absence de drafting avec moins de 1500 athlètes lâchés en rolling-start sur près de 45 minutes pour la natation puis un parcours vélo vallonné. C’est top. Jamais emmerdé, ni par des suceurs de roues (à part un Italien 50-54 sur lequel j’ai méchamment gueulé et qui m’a aussitôt laissé partir) ni par des triathlètes plus lents à doubler.
Bref, même si l’état des chaussées m’a un peu déçu par rapport à ce qu’avait annoncé l’organisation pour justifier ce changement de parcours, j’ai bien aimé.
Ce que j’ai moins aimé par contre, ce sont les bidons d’Enervit à moitié vides distribués aux ravitaillements sur le premier tour. Je ne sais pas quelle consigne avait été donnée aux bénévoles mais, étant donné les tarifs d’inscription Ironman (d’autres que moi ont bel et bien payé :-p), j’ai trouvé ça mesquin voire dangereux vu la chaleur du jour. Heureusement, les protestations des athlètes ont dû être entendues car le remplissage était meilleur sur les deux tours suivants.
A part ça, en ce qui me concerne :
- Meilleures jambes qu’à Roth (pas difficile) mais pas encore au top (manque de puissance),
- Lombaires OK (merci la séance de mercredi avec Jordi Baux),
- Aucune ambition chronométrique en tête, juste l’envie de rallier T2 sans encombre d’où sûrement un petit manque de gniaque, de fighting spirit. Ceci dit, je ne pédale en mode cyclo pour autant et je suis bien entamé en revenant au parc à vélos.
=> 5h41’41 pour les 181km du parcours vélo de l’Ironman Vichy.
Deuxième transition
Sur le Frenchman cette année, j’ai sans doute battu un record de lenteur pour T2. A Vichy, je fais encore pire… sans me stresser : traversée du parc cales aux pieds, dégonflage des pneus pour ne pas les retrouver explosés ce soir, enfilage des manchons de compression, crème solaire, crème pour les pieds (l’expérience de Roth 2017…) => 7’02 . C’est abusé quand même.
Course à pied : un des plus jolis marathons… un des plus chauds aussi
Sur le triathlon de Vichy, ce que j’ai toujours préféré, c’est le parcours marathon magnifique et varié le long de l’Allier et dans le somptueux centre-ville de Vichy.
Comme en 2015, il fait très chaud quand je commence à courir en début d’après-midi mais les points de ravitaillement sont nombreux et les bénévoles y sont vraiment sympas. Je les passe en ralentissant mais sans marcher et j’alterne entre gel+eau+gobelets de Saint Yorre et gobelets d’Enervit+gobelets de Saint Yorre. Je me force à attendre d’avoir passé le semi pour remplacer les gels et l’Enervit par du coca.
Les premiers kilomètres sont interminables. Je suis dans le dur et ne tiens pas les 12km/h (et je ne cherche pas à le faire). Pourtant, en me forçant à rester concentré sur la prochaine foulée, je ne me laisse pas submerger par les pensées négatives.
Gros boost à l’entrée de la promenade couverte du centre-ville en reconnaissant papa et maman qui, comme en 2014, m’ont fait la surprise de se taper des heures de route pour venir m’encourager ! Merci !!!
~55’pour le premier tour.
Deuxième tour difficile. Dès les premiers kilomètres sur la rive gauche de l’Allier, je me sens faiblir. Mais je m’accroche.
~57’ pour le deuxième tour.
Comme en 2015, je prends mon mal en patience et je cours. Lentement.
~59’ pour le troisième tour.
D’un coup, je me rends compte que ce sera chaud pour courir en moins de 3h50 et, accessoirement, finir en moins de 11h. ça me ferait quand même ch*** de courir plus lentement que sur le dernier Frenchman alors, même si les cuisses sont douloureusement explosées, je mets un coup de collier pour sauver les meubles. Et, vieux maso que je suis, je prends mon pied…
=> 10h59’20 sur la ligne après un marathon en 3h49’38
Sitôt la ligne franchie, je retrouve avec plaisir papa et maman au pied des gradins, avant de me faire sortir par l’organisation.
Comme en 2015, le chrono, les sensations et les souvenirs de mon Ironman Vichy 2019 ne resteront pas inoubliables mais ce n’est pas très grave. Avec les moyens du jour, j’ai assuré le coup, ajouté une épreuve dans ma besace et finis la journée content en partageant notamment quelques minutes avec Jorris.
Road to 50@50 => IM n°29 : checked
(c) photos : Trimax & Finisherpix