Date: 23 novembre 2014 (départ 10h00)
Lieu: Benidorm (Espagne)
Parcours: varié et plaisant : longues lignes droites sur larges avenues, relances et rues étroites, plats, faux-plats, talus, côtes, descentes. Bitume, dallage béton ou pavés.
Météo: température très douce, ciel voilé, vent très modéré. Conditions de course quasi-idéales
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Aller courir au milieu des gratte-ciels de Benidorm ? quelle idée ! Ben justement, à force d’entendre dire que Benidorm n’était pas belle, j’ai eu envie d’aller vérifier çà.
Samedi 22 novembre, trajet sans encombre d’Annecy à Benidorm avec quelques kilomètres de covoiturage jusqu’à Genève, quelques kilomètres d’avion jusqu’à Alicante et quelques kilomètres de bus pour finir. A 11h, je suis dans la place et, à 11h30, j’ai récupéré mon dossard et me suis déjà installé à l’hôtel. Bref, tout roule.
Enfin pas tout à fait : au niveau de la course à pied, c’est la misère. Lors du semi-marathon des Lieues Foréziennes, outre un chrono de merde, j’ai récolté un pépin physique et, le lendemain, ma cheville droite était bloquée. Peut être un réflexe spontané du corps pour ne pas aggraver la contracture au mollet droit qui m’embêtait alors ?
Au début, çà ne m’a pas trop gêné pour m’entraîner et, avec la perspective d’une séance d’ostéopathie en milieu de semaine suivante, je n’étais pas trop inquiet. J’ai donc couru la sortie longue prévue le dimanche suivant (le dimanche suivant le semi-marathon des Lieues Foréziennes c’est-à-dire celui précédant le semi-marathon de Benidorm… faut le suivre le DaJo hein ?).
Résultat : cheville toujours bloquée mais surtout plus possible de poser le pied droit sans ressentir une douleur diffuse comparable à celle ressentie lors de mes précédentes fractures de fatigue (cf le palmarès de blessures du DaJo) mais sans que je puisse localiser un point exquis à la palpation. Idées noires et gamberge…
Lundi : pas de changement donc pas de sport.
Mardi : amélioration mais, pour assurer, annulation de la sortie course à pied prévue.
Mercredi : tentative de sortie course à pied entre midi et deux mais arrêt prématuré au bout de 300m. Moral en berne. Séance d’ostéopathie en soirée. Test à faire vendredi.
Jeudi : mini sortie vélo très cool entre midi et deux.
Vendredi : petite demi-heure de course à pied à jeun avant d’aller au boulot. Plus de douleur au pied mais encore une sensation bizarre de blocage au niveau de la cheville droite (Allez DaJo ! Arrête de te lamenter. C’est psychosomatique !). Je vais courir le semi-marathon à Benidorm, histoire de ne pas faire le déplacement pour rien.
Dimanche 23 novembre, la nuit a été bonne, le ciel est couvert mais la température est très douce dès les premières heures du jour (~20°C). Tout va bien.
Menu du jour : une banane, un flapjack, un comprimé de Sporténine, 25cl de boisson énergisante, de l’eau sucrée au fructose et… 21.1km (avec un gel High5 à chacun des trois ravitaillements).
Ambition du jour : oublier mes petits pépins mécaniques et ME FAIRE PLAISIR.
Innovation du jour : courir sans montre, unplunged. Juste pour voir.
Malgré une communication on ne peut plus professionnelle, l’organisateur du semi-marathon de Benidorm a eu la pudeur de ne pas trop s’étendre sur le profil en long de son épreuve. Faut dire que ce dernier est assez rock and roll et, si j’en avais le courage, faudrait que je trace le parcours sur openrunner pour mesurer son dénivelé cumulé (m’est avis qu’on est plus proche de celui du semi-marathon de Torremolinos que de celui du semi-marathon de Bonson). A part le long des plages et le long de l’avenue de la Méditerranée, çà monte ou çà descend presque tout le temps, parfois brutalement comme au niveau du ~km11 en montée ou du ~km13 en descente.
Petit footing d’échauffement cool avec deux ou trois courtes lignes et, à 10h, je suis au départ, assez bien placé au sein d’un peloton de ~1500 coureurs.
Cliquez ICI pour vidéo départ semi-marathon Benidorm 2014
Départ prudent, souple mais bon rythme quand même malgré la gêne à la cheville droite. Passage au km1 en… arrf. Pas grave, il me semble que je suis calé sur une bonne vitesse sans pour autant lutter comme il y a douze jours à Bonson.
Au panneau du km3, en haut d’un long faux-plat montant, mon voisin consulte son chrono et, sans réfléchir, je lui demande « que tiempo ? » « doce quince ». OK, çà va.
Le truc qui m’énerve un peu, c’est que je talonne un peu du côté droit. Mais je n’essaie pas de corriger çà car çà doit être une sorte de compromis que mon corps a trouvé spontanément aujourd’hui pour composer avec le blocage de la cheville.
Petit coup de moins bien entre les km 6 et 8. Çà monte, çà descend et mon pied commence à couiner (bordel, t’aurais dû essayer de modifier ton inscription hier et faire le 10km, pas le semi-marathon !). Alors je me force à penser à autre chose (ne laisse pas partir ce gars en débardeur « Sang et Or » !) et à… prendre du plaisir. Et çà marche !
Le long de l’avenue de la Méditerranée, çà repart bien et à mesure qu’on revient vers le vieux Benidorm (sic), les rangs des spectateurs deviennent de plus en plus denses. Bonne musique, bon rythme, bonnes sensations et je relance bien dans le court talus qui suit le km10.
Cliquez ICI pour vidéo km10 mediomaraton Benidorm 2014
Deuxième ravitaillement et deuxième gel peu avant le km11 et la monstre bosse du jour. Pas très longue mais vraiment raide sur 400 ou 500m. Ensuite, avec le vent plutôt dans le dos, je relance bien et c’est maintenant mon copain « Sang et Or » qui doit s’accrocher.
Descente mortelle pour revenir vers la mer au niveau de l’Edificio Intempo Benidorm, la plus haute tour de la ville, une horreur architecturale édifiée en fin de bulle immobilière et toujours vide à ce jour… flamboyant symbole de la vanité humaine.
Km14, retour du plat enfin le long de l’immense Playa del Poniente mais, maintenant, le vent est défavorable et je coince un peu. Alors je suis bien content que « Sang et Or » me relaye (il mesurerait vingt centimètres de plus, çà serait quand même mieux !).
Nouveaux talus pavés, courts mais raides dans le vieux Benidorm (sic) avant d’entamer, vers le km17, un long tronçon plat le long de l’immense Playa del Levante. Je repasse en tête. Il y a plein de monde et je me fais vraiment plaisir même si c’est dur.
Depuis plusieurs kilomètres, le vélo ouvreur de la 3e féminine est en ligne de mire mais une petite centaine de mètres nous sépare sans que nous puissions combler cet écart.
La Playa del Levante est interminable mais, quand nous arrivons enfin au bout, çà sent l’écurie. Plus que deux grosses bornes à refaire sur l’avenue de la Méditerranée pour revenir sur la ligne d’arrivée.
« Sang et Or » me relaie et je suis bien content de me caler dans sa foulée. Mais, peu avant le km20, il ouvre subitement ses bras comme pour faire l’avion et il… s’envole ! Accélération phénoménale que je ne cherche même pas à suivre.
L’organisateur du semi-marathon de Benidorm est un farceur alors, pour le fun, il a placé l’arrivée devant la mairie, au sommet d’un dernier talus bien raide sur ses cent derniers mètres. J’ai encore du jus alors, dans un dernier effort, je rattrape enfin et dépasse sans un regard la 3e féminine (honte à toi misérable DaJo, indigne représentant de la galanterie française !) pour ne pas laisser le chrono officiel que j’aperçois enfin atteindre les 1h27’.
Je viens mourir à quelques secondes de « Sang et Or » et on échange quelques mots sympas sitôt la ligne franchie.
=> 21,1km en 1h26’52 (temps réel)
Cliquez ICI pour vidéo arrivée mediomaraton Benidorm 2014
Le chrono du jour me satisfait même s’il ne restera pas dans mes annales. L’objectif est atteint : je me suis fait plaisir et, le temps du semi-marathon de Benidorm, j’ai vraiment pris mon pied.
Tsssss, bravo DaJo ! A chaud, dans l’excitation et l’adrénaline de la course, t’as pris ton pied mais, lui, à froid, il va se venger…
…GALERIES PHOTOS DU SEMI DE BENIDORM 2014 ICI…
(c) photos: Mediomaraton Benidorm & Marivi